Onze chansons en français, anglais et espagnol.
Un voyage de 53 minutes à travers le monde, où Quichotte croise le chemin d’une multitude de personnages (et d’animaux…). Une vision du monde entre révolte et compassion.
Un univers sonore riche, mêlant orchestre symphonique et instruments venus d’occident, d’Amérique latine, du Maghreb ou d’Afrique noire.
Beaucoup de voix, chantées ou parlées. D’ambiances aussi, comme une bande-son de film. Chacun pourra écrire sa propre histoire
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QUICHOTTE, pourquoi ce pseudonyme ? Allez savoir.
Peut-être une conscience profonde que ses rêves sont tellement inaccessibles qu’on ne peut que lutter contre des moulins. Et que donc on peut en rire.
Ou au contraire être touché par ce que certains cyniques ne manqueront pas d’appeler des “bons sentiments”. Personnellement je les préfère aux mauvais 🙂
Musicalement, plein de réminiscences de voyages : Cap-Vert, Tunisie, Caraïbes, Chili… des chansons en français, anglais et espagnol (avec des langues africaines aussi… de l’aladjan, ça vous dit quelque chose ?), plein d’instrumentistes venus de tous les horizons… (avec du symphonique évidemment)
Clip de la chanson BREATHE AGAIN
ITINÉRANTS : toute l’histoire de Passing Zone avec ses lieux et ses rencontres : 3 ans de boulot !
PRÉMICES
Fin 98 : de retour de cuba avec quelques accords. Passée la déception de l’arrêt du groupe Janeer, ex-Bilondiey, ex-Lifeline, l’idée germe de se lancer dans une nouvelle aventure, seul cette fois, Quichotte (sans don !…)
ERMITE
Isolement au Triolet, pendant de longs mois. Isolé mais si bien entouré : merci les parents envahis et tous les autres. Il y a des lueurs dans certains yeux qui sont un encouragement permanent…
Composition, écriture, enregistrement de tous les instruments apprivoisés au fil des ans, définitifs ou pas qu’importe. Philippe Avril décidera, c’est le deal !
ENREGISTREMENTS
Bulgarie pour le symphonique, avec Didier Lizé, acolyte de longue date, cinquante cordes dans l’immense studio de la Bulgarian National Radio. Toujours une épreuve, car pas de retour en arrière possible !
MIX
On va pouvoir mixer ! On squatte les parents de Philippe, pendant qu’il mixe dans une chambre de 3 mètres sur 2, pendant qu’on travaille dans le salon sur une série tv. Il faut remplir les caisses pour pouvoir mieux les vider.
Comme un signe, il y a là aussi des chats, adorables compagnons épris d’indépendance et d’affection, présences profondes et stimulantes, à part ça les animaux ne sont pas intelligents !
Nouveau lieu investi : la cave de Philippe. Il mixe tellement bien qu’on finira par le laisser faire. Moralité ne soyez pas trop bon ou vous finirez seul ! Le pro tools est gavé de pistes et de plug-ins, le mac commence à ramer, il faudrait acheter le tout dernier modèle… ben voyons !
À noter qu’un Quichotte viendra jusque là avec sa guitare pour ajouter les “tous tous derniers accords absolument indispensables…”
Quelle patience ce Philippe !
Pendant ce temps au Triolet : deux mois perdus sur un film au réalisateur poule mouillée (pardon les poules) et surtout aux producteurs malhonnêtes. Pour la première fois ça finira en procès (qu’on gagnera) tant le dossier est accablant…
Travail sur les ambiances pour Passing Zone et Crossroads, c’est beaucoup plus long qu'”on” ne pourrait l’imaginer. De temps en temps on trouve dans la boîte aux lettres une lettre un peu rigide, expéditeur p. avril : un cd des nouveaux mixes !! On court l’écouter en boucle et à fond : un régal, une récompense, de l’oxygène pour plusieurs semaines !
FINALISATION
Ça y est c’est “définitif” !? Un mot qu’on hésite à employer, et on a raison… Pour commencer les pochettes ne sont pas achevées et le disque n’est pas pressé. Nnous si, mais on attendra, d’autant qu’on a décidé de ne pas aller voir les maisons de disques ! C’est quichottesque ou ça ne l’est pas ! Donc tout se fera sur internet, ben voyons allez c’est parti. On cherche des gens pour faire le site, on croit en trouver, une “agence multimedia”, avec des “créatifs” comme s’il en pleuvait… misère ! Notre cheval se cabrera devant l’obstacle. Quel instinct ces animaux !
À propos d’animaux, c’est le caneton qui se fâche “je vais le faire ce putain de site”, elle y connait rien mais elle va apprendre… Les canetons c’est vorace, ça s’attaque à tout sans état d’âne, mais programmer un site (et finalement plusieurs…) tout de même ce n’est pas rien. Voilà donc notre caneton qui va devoir se lever à 7 dum (tout en continuant à se coucher à 3) pour aller… faire un stage de formation officiel et tout et tout !
Année 2001, le “vrai” début du 3eme millénaire d’après ce qu’on dit, comme ça c’est fait ! La seule chose qui nous soucie c’est de sortir les CD avant le début du 4eme…
On sympathise avec un imprimeur : on fera tout à Montpellier pas de problème ! (il ne faut jamais dire ça !). Et puis… des imprimeurs qui s’enlisent (il fallait jamais dire ça) on en cherche un nouveau, nom de dieu c’est pourtant pas compliqué. On va avoir du pot : internet, moteur de recherche, choix “au museau”, rencontre immédiate, bonne et rapide impression (!) Et c’est parti !. welcome to David (ou plutôt merci de nous accueillir et de nous épauler) c’est presque un Goliath ! Il a 2 qualités devenues rares 1/ il fait ce qu’il dit 2/ il dit ce qu’il fait… et en plus il est quasi-incollable… donc ça le fait ! Les pochettes, affiches, cartes postales en attestent.
Happés au passage par la découverte d’incroyables supercheries, rien à voir avec la musique certes… mais notre époque est bien celle de la falsification généralisée. On se croyait lucide et critique, on n’avait pourtant rien vu, rien compris! Désormais il vaudra mieux partir de ce principe plutot que d’exhiber son “savoir que” (emprunté à Albert Jacquard) un autre Albert avait pourtant prévenu : ” the important thing is to not stop questioning ” (einstein) La science sert encore et toujours de justification, les théories officielles n’admettent pas d’être discutées, il en a toujours été ainsi certes. Mais l’ampleur de la diffusion des mensonges est aujourd’hui telle que les ravages sont immédiats et incommensurables. La remise en question sera pourtant toujours bel et bien l’attribut qui permet de distinguer les vrais scientifiques. Une chose est désormais claire : il y en a de moins en moins, alors que tout le monde claironne l’inverse !
Travail sur la musique du film “Liberté-Oléron” au triolet avec Bruno Podalydes. Puis 60 musiciens en Bulgarie, voyage-éclair à sofia en plein hiver avec Bruno, Philippe et le caneton qui filme les séances… La polyvalence est exigée à l’entrée “spécialistes” aveugles et sourds, circulez !
CAP VERT
Pas de vrai voyage depuis 2 ans, y’en a marre, c’est reparti pour les îles du Cap-Vert ! Sal, Boavista, Santiago, l’incroyable Fogo, Sao Nicolau… de l’oxygène dans les têtes pour plusieurs mois ! Rencontres, confrontations, doutes, vertige, 10 heures de film, des centaines de photos, mille nouvelles idées…
LES SITES
Les sites c’est bien beau mais il faut les héberger. Encore et toujours la même chanson : les grosses boîtes c’est pas pour nous (la prochaine fois on n’essayera même plus…). On va rencontrer Daniel, un speedeur chaleureux incollable… et super-musicien en plus (drums). Encore une claque aux apôtres de Sainte Spécialisation (ils ont le visage boursoufflé) en plus on monte un service de paiement sécurisé. On passe des nuits au téléphone, ah oui on vous a pas dit : il habite Madrid… Au passage, adieu Paris, ville sans chaleur, courrue pour ses pierres, quoi d’étonnant à ça ? Tu abrites toutes les diversités sans trop de grabuge, mais aucune ne s’y épanouit, c’est normal : ton coeur aussi est de pierre. On reste pas loin, on croit encore que tu es indispensable, mais on se trompe déjà…
TUNISIE
Retour en Tunisie 12 ans après. Jeux Méditerranéens en fanfare, pourtant peu entendue de ce côté-ci du rivage. Mais il y a aussi et surtout le bateau partagé avec le frère disparu, malgré les appréhensions, les premières foulées hésitantes sur le quai de La Goulette… les retrouvailles se passent bien, le temps a réparé l’irréparable, la caméra est là qui n’en perd pas une miette, lui aussi il aurait filmé. D’oubli il n’est pas question, bien au contraire, il nous accompagne et tout semble de nouveau possible. Merci la vie
SORTIE MONDIALE !
“Altynaï a le plaisir de vous présenter l’album événement ” Passing Zone ” de Quichotte (production & édition : Altynaï) en sortie mondiale le 17 janvier 2002, parallèlement au lancement du site : www.quichotte.com, qui en assurera la distribution exclusive.” (extrait du communiqué de presse)
Un peu pompeux non ?! On a travaillé comme des fourmis en comité réduit pour en arriver là et c’est évidemment là que les choses ont commencé, à l’entrée de l’entonnoir promotionnel : à la queue, comme tout le monde, même avec un “album-évènement” ! Les journalistes en quête perpétuelle de classification vous demande de prémâcher ce travail de mise en case (cage ?) comme ça ils peuvent recopier et ne sont pas obligés d’écouter l’album ! Le plus étonnant est que nombre de petites radios ou de petits canards procèdent de la même façon ! ils veulent imiter les “gros” ou bien ? Évidemment ils se feront manger tout crus puisqu’ils font pareil avec moins de moyens !
Heureusement cette mécanique absurde connait parfois quelques accrocs : une journaliste qui écoute, se laisse emporter pose des questions en écoutant les réponses, l’enthousiasme d’une Evelyne Adam par exemple qui permettra à elle-seule d’en générer d’autres
Pour ce qui est d’entrer dans les “play-lists” c’est autre chose on a fini par nous le dire nettement : “mais par quelle maison de disque êtes-vous présentés ?” no comment. Seuls ceux qui lisent ces lignes peuvent changer ces pratiques, nous, on ne peut que proposer, donc on propose.
À propos il y a un truc qu’on sait faire et que les “majors” ne savent pas faire, on pourrait le résumer comme suit : dans cinq ans l’album sera toujours fabriqué et toujours disponible, étonnant non ?! (ce traitement est hautement recommandé aux artistes dépressifs et aigris, mais pas remboursé par la sécu, comme tous les trucs qui marchent vraiment)
ET APRÈS ?
Comment naît un projet ? C’est simple, il suffit de ne jamais perdre de vue ce dont on rêve et un matin en se levant on prend un stylo ou un putain d’ordinateur et ça sort tout seul
Il faudra quelques jours pour l’écrire … et des mois pour le monter !
Que la musique et le voyage ne fassent qu’un c’était le but avoué voilà donc “La Musique des Voyageurs” et en plus, ce sera la meilleure promo du monde !
On va proposer de venir à tous ceux qu’on rêve d’emmener ils diront tous oui même les plus “célèbres”. On va engager tous ceux que l’on croira indispensables à l’organisation d’une telle aventure. On se trompera parfois et on sera déçus.
Pour la première fois (la dernière ?) on se coltinera les circuits d’”aides à la culture”, subventions, mécénats et consorts… mamma mia !
Le projet échouera in extremis un an plus tard dans l’antichambre d’Arte, à cause d’une impossibilité de savoir dans quelle case ils pourraient mettre le truc ! Ces putains de cases !
NANA
Nana de Biscaye, qui n’a jamais vu la Biscaye (golfe de Gascogne), on va t’extirper de La Goulette où, trop meurtris, on t’avait délaissée. Si tout se passe bien tu vas renaître, tu vas découvrir l’Atlantique et bien d’autres mers peut-être, tu scelleras peut-être aussi une puissante amitié avec un marin croisé miraculeusement dans les rues de Sal Rei (Boa Vista, Cabo Verde). Déjà des idées de projets refont surface : naviguer sur de nouveaux continents, s’arrêter là où on se sent bien, chercher des musiciens, enregistrer puis repartir, construire un album comme ça et tout filmer… et… mais chut, et si on pouvait vivre tout ça sans l’écrire ? on peut toujours rêver, il faut toujours rêver…
Car toutes les idées réduisent à la cuisson, alors autant bien remplir la poêle au départ !
Nota, avec le recul : Nana sera bien sortie de La Goulette, et renaviguera bien en Atlantique. Pour le reste… ça a bien réduit. C’est la vie 🙂
Merci Emma Dhordain pour cette aquarelle, “le départ”…