ALTYNAÏ CROSSROADS part d’une idée très simple : improviser d’abord, construire ensuite.
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Évidemment, ça ne se fait pas n’importe comment !
Pour le 1er album de cette collection, les bases furent des improvisations avec votre serviteur au piano Xavier Desandre-Navarre aux percussions. Ce ne sont pas des improvisations au sens jazz du terme. Non. Pas de grille. Rien. On s’assoit sans préméditer ce que l’on va faire et on joue (on peut même rester debout si on veut !)
Ensuite, après quelques petites coupes, j’ai écrit des parties de cordes que nous avons enregistrées en Bulgarie, à la Bulgarian National Radio de Sofia.
principe de la collection ALTYNAÏ CROSSROADS
L’idée de départ est simple : d’abord on improvise, ensuite on construit, et enfin on orchestre.
Pour être un peu plus explicite :
1- On part de la matière la plus spontanée possible : une musique complètement improvisée, ou rapidement élaborée, le plaisir de la découverte réciproque des musiciens étant le meilleur moteur qui soit. On enregistre le plus de musique possible. Ce qui n’est pas à la hauteur ne sera pas gardé. Il n’y a pas de pression.
2- Plus tard, on trie tout ça, on coupe si nécessaire, on supprime, voire superpose, bref on reconstruit (si nécessaire, bien sûr) afin d’obtenir une histoire qui se tient. Et si on estime que le jeu en vaut la chandelle…
3- On orchestre tout ça avec de nouveaux instruments, qui devront “apprendre” les instruments déjà enregistrés. Cette partie peut être beaucoup plus “écrite” ! On n’hésitera pas à incorporer des instruments d’une culture autre (la seule authenticité étant d’aller jusqu’au bout de ce que l’on sent, attention c’est pas scientifique ça !). C’est donc bien sûr un travail beaucoup plus personnel.
Vive la subjectivité, vive le non-conceptuel !
On n’hésitera pas non plus à utiliser des ambiances (de nature, la plupart du temps) pour parachever la recette …
Laissez reposer quelques semaines, mixez, c’est prêt ! (servir dans un joli plat)
Ce qui est inhabituel, c’est que plus on avance, plus on écrit, ce qui est l’exact inverse de ce que l’on fait la plupart du temps.
En d’autres termes, et pour utiliser une métaphore cinématographique : des personnages se sont croisés, ils ont vécus ensemble des scènes plus ou moins achevées, mais toujours très intenses car non préméditées, la caméra a tout capté, on en a fait un montage aucours duquel s’est construit une histoire et même un scénario, et enfin… on a fait la musique du film !!
Mais il n’y a pas besoin de savoir tout ça pour l’écouter ! (ni pour la faire)
RENCONTRES
L’idée que j’ai derrière la tête est que la première phase puisse se dérouler pendant un voyage sur les terres de ceux avec qui on veut partager cette expérience (en effet, quand c’est réussi, certains passages restent tels quels jusqu’au bout…). Et autant que possible dans un pays aux racines culturelles différentes de celles de l’occident.
C’est aussi de filmer (avec une petite caméra) tout ce qui se passe pendant la première phase, mais aussi pendant les suivantes, afin de témoigner de la façon dont une musique vraiment métisse peut prendre naissance. Sans escamoter les difficultés de tout ordre rencontrées (linguistiques, purement musicales, techniques, géographiques…bref culturelles). À la limite, dans certains cas (non souhaités évidemment), la caméra pourrait témoigner des raisons …d’un échec musical !
Aucun voyage n’est inutile. La musique et la vie ne doivent faire qu’un, c’est ce que nous avons perdu de vue, nous occidentaux. Mais comme ce n’est plus très naturel, on tente de l’organiser ! C’est paradoxal, mais ça marche parfois au delà de toute espérance…