LE DÉSERT DE L’AMOUR
MARIA SONG
NUIT
TOURMENTS
DÉSERT
2011
Réalisé par Jean-Daniel VERHAEGHE
Produit par Laurence BACHMAN pour BARJAC Productions
Musique composée, orchestrée et dirigée par René-Marc BINI
© Altynaï / Boxeur de Lune
Enregistré aux studios FERBER par Philippe AVRIL
assisté de Cécile COUTELIER
Mixé par Philippe AVRIL aux studios TEX AVRIL
Laetitia RINGEVAL : Violon solo
Survier FLORES LOPEZ : Violon
Magdalena KMIECIK : Violon
Aurore MOUTOMÉ : Violon
Anna SCHOTT : Violon
Matthias TRANCHANT : Violon
Cyriille PASQUIER : Alto
Jean-Baptiste GORAÏEB : Violoncelle et régie
Mathieu MARTIN : Contrebasse
Nicolas MONTAZAUD : Percussions
René-Marc BINI : Piano
Special Music Edit
Jean-Daniel
Coup de fil de Laurence Bachman, productrice avec qui j’ai souvent travaillé : Crimes en Série, LPS, La Tempête, Entre deux Eaux, Enquêtes Réservées… oui ça commence à être une sacrée collaboration ! Elle me parle de Jean-Daniel Verhaeghe qui cherche un compositeur pour son nouveau film, Le Désert de l’Amour. Pour ceux qui ne connaissent pas ce monsieur, eh bien c’est probablement le plus prolixe de nos réalisateurs dits “de télévision“, et pas le moins talentueux ! Il a réalisé de magnifiques téléfilms, souvent autour de faits historiques (par exemple l’excellent La Controverse de Valladolid), et toujours avec des acteurs “stars“, surtout ceux qui tournent rarement pour la télé.
Cette fois, c’est Emmanuelle Béart qui jouera le rôle de Maria Cross dans cette histoire adaptée du roman éponyme de François Mauriac, action qui se déroule dans le milieu bourgeois bordelais du début du siècle (le précédent, pas l’actuel). Enfin, quand je dis action, c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup, mais ce n’est pas le propos du film. Au contraire, la psychologie des personnages en est le centre, d’une remarquable finesse. Outre Emmanuelle Béart, qui est toujours bonne actrice, il y a le remarquable Didier Bezace, que je croise pour la deuxième fois après le picaresque La Belle et le Sauvage.
La rencontre, d’abord téléphonique, avec Jean-Daniel, est franche et directe. Tout de suite, le courant passe et, pour une fois, je fais une maquette avant d’être engagé (un thème au piano), ce que je ne fais plus depuis longtemps, considérant qu’il y a suffisamment de trucs à écouter ici-même, à savoir des centaines de longs extraits et descriptions… (euh… c’est à ça que ça sert en fait…). Comme quoi on peut tout obtenir par la coolardise… euh pardon, en langage mauriacien, on dirait plutôt par la bienveillance
🙂
La Musique
Le piano sera l’instrument principal. Évidemment je pense tout de suite à lui adjoindre un orchestre à cordes, en m’interrogeant bien sûr également sur la présence d’autres instruments, as usual. En définitive, avec Jean-Daniel, nous tombons d’accord sur le fait que la musique doit être d’une facture assez “classique“. C’est évidemment un terme à interprétation floue, mais je me rends vite compte que nous sommes sur la même longueur d’onde, ce qui est assez agréable, et qui permet surtout de concentrer 100 % de mon énergie sur… la composition ! (eh bien non, ce n’est pas toujours le cas, celà vaut donc la peine d’être signalé !).
Le Désert de l’Amour est un film franchement intimiste. je décide donc d’expérimenter une formation moins nombreuse que d’habitude : 2 fois 3 violons (dont un violon solo), un alto, un violoncelle et une contrebasse. De temps en temps, on fait quelques doublages, mais celà s’avère la plupart du temps inutile, voire destructeur, tant la qualité du jeu (et du son) des musiciens choisis par Jean-Baptiste Goraïeb et Laetitia Ringeval est remarquable. Cette fragilité apporte quelque chose au film, plus qu’un orchestre plus important qui aurait eu tendance à “forcer“ une ampleur romanesque que le film ne demande pas. Pis encore, cette ampleur aurait été à contre-courant de l’esprit du film.
Eh bien, me voilà pour une fois bien sérieux ! Il faut tout de même avouer que le scenario du film ne nous pousse pas à de festives envolées. Ah si, sauf peut-être le piano type ragtime-binifié que je joue pour les scènes qui se déroulent au “New Orleans Club“. Ça faisait longtemps que je n’avais joué ce type de musique et, finalement, il semblerait que les doigts ont fini par retrouver le chemin d’eux-mêmes…
Les enregistrements sont un régal. Outre les cordes, je fais aussi venir Nicolas Montazaud pour faire quelques percus. Finalement il ne restera que quelques bricoles, tant le film est mieux servi lorsque l’on reste épuré. Peut-être ai-je tellement plaisir à travailler avec lui que j’ai du mal à envisager un enregistrement sans percussions, allez savoir ! C’est un moindre mal, d’autant que lui-même comprend tout ça très bien…
Studio Ferber, Philippe Avril assisté de l’irremplaçable Cécile Coutelier, un régal. Aussi et surtout parce que Jean-Daniel est là tout le temps, présence calme, attentive et bienveillante. Un bonheur.