INCA DE ORO
1997
Réalisé et Produit par Patrick GRANDPERRET
Groupe BILONDIEY – (RM BINI – Jean-Paul LONG – Pape DIEYE)
7 d’Or de la Meilleure Musique de Fiction TV
Le Village d’Inca de Oro
C’est le film inaugural de la collection Terres Étrangères, produite par Patrick Grandperret. Il est co-écrit par Grandperret et Carmen Castillo (dont on entendra plus tard la voix dans Quichotte Passing Zone…). Carmen avait déjà réalisé un documentaire remarqué (et primé) sur le village d’Inca de Oro. Ce village où il ne pleut pratiquement jamais, perdu au beau milieu d’une plaine désertique du Nord du Chili, à 80 km au Nord de Copiapo, a une histoire étonnante.
Ce fut par le passé un village très riche, car les mines d’or du site étaient particulièrement généreuses. L’or y était facile à extraire, il y eut une incroyable affluence et une vie sociale et culturelle riche (elle aussi). On raconte que Sarah Bernardt y est venu. Comme quoi, quand il y a de l’argent… euh pardon de l’Or !
C’est aussi l’un des lieux de propagation d’une musique venue de Carthagène : la cumbia, un parfum de Colombie au milieu du désert. À Inca, on ne jure que par la cumbia !
Le Film Inca de Oro
“A Inca de Oro, petit village chilien, un ancien tortionnaire tente de se faire oublier jusqu’à ce que la fille d’une militante assassinée, ne vienne sur les lieux du crime mettre sa vengeance a exécution.”
Voilà ce qu’on peut trouver dans les résumés pré-digérés ! C’est effectivement la trame dramatique du film, mais l’essence du film est bel et bien ailleurs. Il faut la chercher dans la personnalité de Grandperret, qui a l’art du contrepied, le goût de la démystification historico-socialisante, une attirance pour les personnages en errance (pas seulement géographique, on l’aura compris), un humour corrosif et beaucoup d’amour pour ses personnages. Il n’est pas là pour juger, il montre toutes les facettes de chaque personnage. Leurs contradictions, jusqu’à la trame. Et c’est là qu’ils apparaissent dans toute leur humanité. Le contraire d’un manichéisme si tentant dans ce genre de circonstances…
Le résultat est un cocktail à la saveur particulière : des occidentaux à la recherche d’eux-mêmes atterrissent dans le quotidien d’un peuple à la recherche d’une impossible réconciliation avec son histoire. Au beau milieu de tout ça surgit un groupe venu de nulle part (ça vous rappelle rien ?), qui fait une musique venue d’on ne sait où : Bilondiey !
🙂
INCA DE ORO – ASADO
Une séquence du film avec Yvonne Kerouedan, actrice habitée, et notre petit groupe, Bilondiey, Pape Dieye aux percussions, Jean-Paul Long à la guitare folk, Bibi Fricotin à la guitare Nylon et au chant en spanish (merci d’être gentils avec ma prononciation) et la belle Leonor Varela, actrice débutante à l’époque, au chant et à l’écriture des paroles. Le tout dans un village insensé au beau milieu du désert. Des souvenirs gravés dans ma mémoire.