CYR
MARIA TERESA
FÉVRIER 2004
CHANGER DE DEAL
MISTER LEE maquette
MORTAL EYES maquette
AVANT GUERRE maquette
APRÈS GUERRE maquette
PARKING 2000 effluves
Auteur : Cyril Collard
Compositeur : René-Marc Bini
Éditeur : Traffik L.B./Epic
Produit par Marc Bertail et Jean-Luc Lemerre pour Traffik L.B.
Enregistré et mixé par Jean-Luc Lemerre
Cyril Collard : Chant
René-Marc Bini : Basse, Claviers, Guitare, Voix
Sylvain Rondy : Batteries
Pierre-Yves Lamy : Guitares
Steve Shehan : Percussions
Jose Vargas “Piripi” & Jose Sotto “El Sordera” : Guitares Flamenco
CYR
Avec Cyril Collard et Sylvain Rondy, nous avons monté le groupe Cyr. Curieux mélange à vrai dire. Bien sûr la personnalité de Cyril l’emportait. Mais il était dérouté par les sophistications rythmiques et harmoniques
que j’incluais dans les musiques. En fait, il voulait faire du rock !
MARIA TERESA
Il me revient une scène : on cherchait un ingénieur du son pour enregistrer Maria Teresa et Février 2004. On n’en connaissait aucun. Cyril a pris le dernier disque de Lavilliers de l’époque et a regardé le nom de l’ingénieur : Jean-Luc Lemerre. Le lendemain on avait rendez-vous avec lui. Il est même devenu notre producteur ! C’est le genre de truc que je n’aurais jamais fait à l’époque. J’y ai souvent repensé par la suite. J’étais un garçon timide, mais certains prenaient ça pour une forme de complexe de supériorité !
Évidemment il fallait faire un clip ! Nous avons écrit un scénario, c’était plus un court-métrage qu’un clip ! Il y eut un casting où les acteurs (et surtout les actrices) improvisaient avec nous pendant de très longues séances. Certaines demandaient “mais c’est un clip ou un film ?” Cyril, qui venait de travailler comme assistant de Maurice Pialat sur “À nos amours”, a finalement appelé Sandrine Bonnaire. Elle a tout de suite accepté d’incarner Maria Teresa. Tournage à Barcelone, plus de 40 décors, dans tous les coins, même (et surtout) les plus chauds. Le tout en 35 mm svp !
À notre retour, double coup dur : Epic, avec qui nous avions signé, perdait son autonomie ; les chaînes tv entraient dans une longue période de boycot des clips !! Cyr ne s’en remettra jamais.
PARKING 2000
On a certes continué à bosser. Parking 2000 : 3ème sous-sol d’un parking, de grands boxes en béton et parpaings, un mélange de groupes de tous styles (et de substances aussi…). On faisait la musique qui allait avec ! Je me suis mis à la basse, un instrument nouveau pour moi. L’hiver, je jouais avec des mitaines sous les néons blafards. Le résultat fut plutôt… teuton ! Ajoutez à ça un batteur qui jouait de la Simmons (batterie électronique) et qui ne voulait plus du tout jouer de cymbales. Question groove, c’était plutot… raide !
PAPY !
Ensuite, on a répété chez un couple franchement frappadingue. Une prof d’italien complètement secouée et décatie qui chantait de l’opéra (aïe aïe) dans son salon. Et son mari à la retraite qui sillonnait les banlieues en scooter pour rapporter tout ce qui trainait dans les rues. Il entreposait ces choses dans un immense garage. Il y avait là ce que nous appelions la “marée” : planches, vieux meubles certes ; mais aussi machines hors d’usage, tringles, machineries rouillées en pièces détachées, extincteurs et bouteilles de gaz rouillées et périmées depuis parfois dix ans ; et surtout des cartons de vieux légumes qui pourrissaient là, des cartons de boîtes de lait périmées depuis plus de 5 ans, etc etc… Il fallait se frayer un chemin à travers la marée qui, lorsqu’elle était haute, nous empêchait de passer avec nos instruments (en plus, on se demandait quand tout ça allait nous péter à la gueule !).
On répétait au sous-sol, dans une ancienne chambre froide, moins de 2 mètres de plafond, sans aération (le papy nous en avait promis une, on fit vite une croix dessus…). Il fallait s’arrêter toutes les heures, la condensation coulait sur les parois des murs. On s’y mettait franchement minables.
Papy, anciennement trépanné à ce qu’on a fini par comprendre, n’était pas si fou : on payait quand même 1000 balles par mois, ce qui était beaucoup. Et en plus, ils se plaignaient … du bruit !! On avait installé tout ce qu’on avait comme matériel dans cet endroit insensé : je crois qu’on a tout bousillé à cause de l’humidité ! J’y avais mes premiers synthés, mon premier séquenceur, ma basse Fender qu’on m’a piquée… J’y passais ma vie, car j’allais parfois y travailler seul sur des maquettes pour des films. J’y enregistrais aussi des musiques sur lesquelles j’osais… chanter ! Les musiques étaient de plus en plus sombres, les textes ne concernaient que Cyril, à la poursuite d’éblouissements poétiques et… sexuels. Quel cocktail !
Il y a eu des passages difficiles, mais on a quand même eu le mérite de ne pas se fâcher…
DOUBLE VIE
Tous ça s’est peu à peu étiolé. Malgré la coolardise de nos producteurs, Jean-Luc Lemerre et Marc Bertail, notre “maison de disques” faisait semblant de s’occuper de nous, et ne voulait pas nous rendre notre contrat. On sait jamais, si on arrivait à tout faire marcher tous seuls. Ben voyons ! De cette soit-disant maison de disques, jamais personne n’est venu nous voir ou nous écouter dans notre antre. No more comment.
En attendant le disque d’or (dort ? ), je donnais des cours de maths, physiques, statistiques, dans un institut de formation professionnelle. Deux jours par semaine, il fallait être opérationnel à 8 dum ! Comme on le devine peut-être, les stagiaires voyaient parfois débarquer un véritable zombie ! Mais ils m’aimaient bien, je les faisais rigoler au lieu de les emmerder. On était tous conscients du véritable enjeu de la “formation professionnelle” : dissimuler 300 000 chômeurs ! Si ce n’est plus. Circulez, mauvais esprits !
LE GROUPE
Il y a eu le travail sur la série LE GROUPE
Allez voir, on ne peut pas dire qu’on ait été vernis là non plus !