A.L.F.
THE CALL OF JUSTICE
OUR FREEDOM IS TO HAVE NO CHOICE
LE JOUR J
CREATURES
EQUALITY
2012
Réalisé par Jérôme LESCURE
Produit par MINAUTORE Films & Gauthier LAMOTHE
Musique composée, orchestrée et dirigée par René-Marc BINI
Paroles de TRIBUNAL ANIMAL & Jérôme LESCURE
© Altynaï
Disponible en CD sur la boutique Altynaï
Enregistré aux studios FERBER par Philippe AVRIL assisté d’Antoine BORDEAUX et de Cécile COUTELIER
Enregistré au studio RECALL 30 par Philippe GAILLOT et Renaud VAN WELDEN
Mixé et masterisé par Philippe AVRIL aux studios TEX AVRIL
Lisa PAPINEAU : Chant
Mélodie RUVIO : Chant lyrique
Jean-Baptiste GORAÏEB : Violoncelle, régie d’orchestre
Aurélie DESCHAMPS : Violon alto
Anne-Laure CAZALET : Harpe
Nicolas MONTAZAUD : Percussions
Maxime ZAMPIERI : Drums
Brad SCOTT : Chant, basse, contrebasse
Akosh SZELEVÉNYI : Clarinette, sax soprano et ténor
René-Marc BINI : Piano, guitare, claviers
Bande Annonce – Trailer
Une Cause
J’ai rencontré Jérôme Lescure deux ans avant le tournage d’A.L.F.. Bien sûr, j’y ai d’abord vu le militant acharné pour la cause des animaux. Très vite, j’y ai aussi vu le cinéaste. Le scenario d’A.L.F. était vraiment une façon intelligente de parler des animaux dits “de laboratoire“ (vocable bien pratique pour ceux qui ne veulent pas trop réfléchir…) et, en filigrane, du sort réservé à tous les animaux.
Et puis, Jérôme partait à l’abordage de la production de son film en lançant une souscription dans le milieu des protecteurs-défenseurs des animaux et, après avoir réuni quelques dizaines de milliers d’euros (qui est déjà un exploit en soi, mais qui doit représenter le budget sandwiches sur une production riche), a attaqué la préparation du tournage, fédérant les énergies en ne promettant en retour aux acteurs et techniciens qu’un contrat de participation et bien sûr… une reconnaissance éternelle ! Au passage, il a croisé la route du producteur Gauthier Lamothe, personnage brillant et surtout… courageux !
Du coup, afin d’éviter de grignoter un gâteau bien maigre (en fait, déjà promis aux simples frais de fonctionnement du tournage), j’ai proposé de produire la musique d’A.L.F.. Pour une fois je n’aurai rien à négocier !
Synopsis
Dans la nuit du 24 au 25 décembre, un groupe d’activistes va forçer les portes d’un élevage de chiens destinés à l’expérimentation animale. Franck Kovick, soupçonné d’être leur leader, est mis en garde à vue et interrogé sans relâche par le capitaine Chartier. Toute la jounée du 24, nous suivrons les protagonistes principaux de l’action, parmi lesquels Sarah, une journaliste qui enquêtait sur l’A.L.F et qui découvre avec admiration la ferveur de Franck. Dans sa cellule, Franck se rend compte qu’ils ont probablement été dénoncés. Mais par qui ? Entre Franck et Chartier se joue alors une partie d’échec très serrée, d’une teneur dense et parfois déroutante.
Des animaux prostrés dans des cellules, attendant la main de l’homme qui viendra les sortir, les emmenant vers les paillasses de labo, vers des expériences indicibles : c’est dans cette image que Franck puisera sans cesse le courage d’agir.
La Musique
Après concertation avec Jérôme Lescure, c’est le groupe militant Tribunal Animal qui écrira les paroles (et chantera quelques parties). Je vous invite vivement à écouter leur CD http://www.tribunal-animal.com, ça y va assez fort au niveau des textes ! En fait, on fera même, avec leur accord, une reprise de leur titre Equality pour le générique de fin d’A.L.F., quasi entièrement relooké par ma pomme. Tribunal Animal a également réalisé 2 clips issus d’A.L.F. : The Call of Justice et Equality.
Je retrouve alors mon terrain habituel : construire une musique de film, mais aussi un CD. Si on n’y pense pas dès le départ, on ne peut pas réussir un bon disque. Maquettes, essais etc… en fait surtout apprendre à se connaitre. C’est toujours l’essentiel, il n’y a pas de recette qui fonctionne à tout coup. Avec Jérôme, en se faisant écouter beaucoup de musiques, on a assez vite trouvé un bon terrain. La construction de la bâtisse peut donc commencer !
La phase de composition est presque toujours la plus longue. Ensuite, vient celle de l’organisation et de la préparation des séances. Pour résumer : dans quels studios, avec quels musiciens, et aussi dans quel ordre ? La seule question que je ne me pose plus, depuis que je travaille avec Philippe Avril, c’est : avec quel ingénieur du son ? D’ailleurs, on commence toujours par répondre ensemble aux questions sus-énoncées !
Première phase aux studios Ferber : un orchestre à corde de 20 musiciens choisis par JB Goraïeb, un duo alto-violoncelle joués par Aurélie Deschamps et le même JB, les incontournables percussions de Nicolas Montazaud et… bini fricotin qui tâte du piano et un peu de Hammond. Au passage, avec Nicolas, on se fait quelques impros autour des thèmes, il en reste un titre sur le CD…
Juste avant, une idée toute simple (ce sont les meilleures…) avait germé chez les Tribunal Animal : demander aux musiciens de mettre une cagoule noire (comme celle de l’affiche of course) et… filmer, vous vous en doutiez je parie. Pour éviter les évanouissements, ils ont été autorisés à ne la porter qu’à temps partiel. Ce qui m’arrangeait aussi un peu, car je peux vous dire que diriger 20 musiciens cagoulés, c’est assez étonnant comme sensation.
Ensuite je rentre chez moi pour tout trier (pffff, mais très très important pour la qualité finale). Et je prépare la suite. Deuxième phase, 10 jours plus tard, au studio Recall à Pompignan, dans la garrigue pas loin de Montpellier, nous sommes accueillis par Philippe Gaillot et Renaud Van Welden : l’idée est de jouer en groupe par dessus ce qui a déjà été enregistré. Et aussi de passer de bons moments, car c’est la meilleure façon de faire de la bonne musique. Sont donc conviés au festin : Maxime Zampieri à la batterie, Brad Scott à la basse et la contrebasse (et aussi au chant pour Equality), Florian De Junneman à la guitare et… devinez qui… tantôt au piano, tantôt au Rhodes, tantôt aux deux en même temps, tantôt à la guitare nylon, tantôt dans la cabine entrain d’écouter les autres (et de les embêter un peu aussi bien sûr, chef oblige…). Nous avons aussi la chance d’avoir Alex Laigner, l’acteur principal du film, qui nous enrobera de sa présence bienveillante, et qui chantera aussi, car c’est un excellent chanteur. Les Tribunal Animal bien sûr sont là, présence généreuse et attentive, commençant le travail sur les paroles des futures chansons.
À noter tout de même qu’il n’y a pas de Philippe Avril, celui-ci ayant trouvé le moyen de se faire rouler sur la tête par une voiture, avec la moto que je lui avais laissée en partant de Paris. À l’heure qu’il est , n’ayez crainte, il a retrouvé toutes ses facultés. Mais on a quand même eu très très peur (lui aussi je pense).
Dans la foulée, toujours à Recall, viendront Anne-Claire Cazalet avec sa harpe, toujours de très chouettes moments et, last but not the least, Akosh Szelevenyi, sorte d’ours subtil, qui soufflera avec un son dont je ne me lasserai jamais dans une clarinette métal et un sax soprano.
Et puis aussi, cagoules et soirées assez… nous dirons joyeuses, pour ne rien dévoiler qui puisse nous être reproché. Celà n’empêche pas des discussions franchement sérieuses autour du sort réservé aux animaux. Eh oui, celui qui filme depuis le début, à Ferber et à Recall, n’est autre que… Jérôme Lescure (et aussi un peu Gauthier Lamothe à Paris).
Ensuite je rentre chez moi pour tout trier (re-pffff)
Le montage des musiques sur le film (qui, entre-temps, en est parvenu à sa version définitive) se fera à la maison avec Jérôme… c’est là que se gagne (ou se perd) la place de la musique dans le film. Parallèlement les chansons que nous voulions développer avec Tribunal Animal prennent forme. Certaines feront irruption dans le film, par exemple Our Freedom Is To Have No Choice et bien sûr Equality, mais toutes les autres seront développées à partir des parties instrumentales de la musique du film afin de figurer sur le CD.
Je finirai en parlant des deux magnifiques chanteuses qui ont participé à cet album : Lisa Papineau, américaine très concernée par le sujet, une voix à la fois fragile et puissante (ça parait bizarre d’écrire ça) et Mélodie Ruvio, mezzo-soprano à qui, comme souvent, je demande évidemment de descendre au plus bas dans la tessiture (sinon c’est pas drôle).
Bon appétit à tous (repas végétarien conseillé).