CRIMES EN SÉRIE
BUNKER
BUNKER Piano Solo
BUNKER Piano Sanza
ANTRE
ENQUÊTE
POURSUITES
VANILLE 1
VANILLE 2
LE VIEIL EFFET !
MALVILLE 3/4
MALVILLE 4/4
MALVILLE 6/4
RECALL SOFT
RECALL STORY
RECALL BACH
HYPNO 1
HYPNO 2
SCHYZO
LE SILENCE DU SCARABÉE
DOUBLE SPIRALE 1
DOUBLE SPIRALE 2
NATURE MORTE 1
NATURE MORTE 2
HISTOIRES D'AMOUR
FACE À FACE
LE VOYEUR 1
LE VOYEUR 2
ASPHALTE ROUGE 1
ASPHALTE ROUGE 2
GÉNÉRIQUE 1
GÉNÉRIQUE 2
1998 – 2003
Réalisée par Patrick DEWOLF
(+ 1 ep Pierre JOASSIN + 1 ep Pascal LÉGITIMUS)
Produit par Laurence BACHMAN EXPAND/ALYA (France 2)
Musique composée par René-Marc Bini © Éditions EXPAND
Séances enregistrées par Philippe AVRIL aux studios TEX AVRIL
Antoine ESSERTIER : Guitares électriques
Alain VERDEROSA : Basse, Contrebasse
Pape DIEYE : Percussions, Sanza
René-Marc BINI : Piano, Orgue, Guitare nylon, Programmations
Denis GUIVARC’H : Sax-fx
Or Solomon : Accordeon-fx
Séances enregistrées par Philippe GAILLOT au studio RECALL
Bradney SCOTT : Contrebasse
Maxime ZAMPIERI : Drums
René-Marc BINI : Piano
Séance enregistrée par Didier LIZÉ au studio GUILLAUME TELL
René-Marc BINI : Piano
Séances enregistrées par Claire SCHWAB au studio TEX AVRIL et chez Thomas BLOCH
Thomas BLOCH : Cristal Baschet
Joël GRARE : Percussions
René-Marc BINI : Percussions, Harpe (si si !)
Toutes les musiques ont été mixées par Philippe AVRIL au studio TEX AVRIL
Générique CRIMES EN SÉRIE
Une Rencontre
Janvier 98, coup de fil de Patrick Dewolf, envoyé par un autre Patrick (Aumigny, le “vieil” acolyte, le premier éditeur avec lequel j’ai bossé, il est toujours là, les autres ne viennent jamais dans les studios, connais pas ! C’est un peu comme si un promoteur n’allait jamais sur les chantiers qu’il finance. Mais je m’égare…) Ce nouveau Patrick s’est tout de suite signalé
par son enthousiasme (j’ai eu pas mal de neurasthéniques comme réalisateurs, ça doit pas rendre tout le monde heureux comme boulot… mais je m’égare de nouveau ), il aimait la musique des Caprices. J’étais débordé (le groupe Janeer, ex-Bilondiey, et la préparation de l’inénarrable Cuisine Américaine), mais il m’a immédiatement donné envie de travailler avec lui . Et de faire quelque chose d’original.
En un coup de téléphone, on était en confiance.
La suite ne nous a pas démentis…
Vu le style particulier du “pilote” de la série, mi-humour, mi-trash, on était loin d’être certains qu’il y aurait une suite. Mais ça n’avait pas d’importance, on n’était pas dans le calcul, plutôt dans un état d’esprit où il fallait y aller. Je disposais de peu de temps, et d’un budget TV “normal”, c’est-à-dire faible (déjà en temps normal, et a fortiori pour lancer une série… mais je m’égare encore).
Y’en a qui doivent croire que la musique, ça sort directement du chapeau (c’est-à-dire de l’ordinateur), et que maintenant y’a plus besoin de musiciens ou de studios (ça doit être les mêmes qui n’y vont jamais), mais décidément je n’suis jamais content, comme on me l’a parfois dit (ce qui est faux, je kiffe assez souvent, mais faut voir les circonstances…).
Bon allez, voyons la suite…
Les 1ers “Thèmes-Source”
Je crois que j’ai eu l’idée de ce que j’allais faire pendant la première discussion avec Dewolf : un gros patchwork, une sorte de magma avec des éléments de plein de provenances différentes.
Je décide donc d’utiliser tous les samples accumulés jusque là : des larsens de guitares, des percussions de tous horizons, des phrases symphoniques venues de France, d’Angleterre et de Bulgarie, glanées ici et là à l’occasion d’autres enregistrements.
Je sors tout ce que j’ai en stock, et j’y adjoins d’autres échantillons.
J’ai vais travailler avec l’acolyte du moment, Pape (comme par hasard !) : outre ses instruments africains (sanza, kongoma et percussions), je jouerai du piano, de la guitare, de l’orgue saturé… et des percussions. On ira en studio chez Philippe Avril… et le tour sera joué ! On va enregistrer un certains nombre de thèmes-sources, comme si on m’avait déjà commandé 6 épisodes… Et on les décortiquera, les entrecroisera à l’image, avant de les mixer. Évidemment, ces 1ers thèmes-sources sont conçus pour être utilisés de cette manière.
On dépense une grosse partie du budget en studio, je prends implicitement le pari qu’il y aura une suite. Les séances sont très agréables, on est “en famille” avec Philippe et Pape. De plus, Patrick (Dewolf) passe tous les jours… avec une bouteille de champ ! Il n’y a que des bonnes ondes, toute l’énergie passe dans la musique. Du coup, on fait des journées de plus de 15 heures sans s’en apercevoir…
Le “vieil effet”
Les premières séances touchent à leur fin.
Sous l’impulsion de Dewolf, on cherche les toutes dernières améliorations.
Dans une des séquences, on cherche un effet à l’image. J’entraîne Pape et sa sanza sous le couvercle du Steinway et nous nous mettons tous deux à jouer à l’image… avec les ongles.
Le résultat est obsédant, 3 notes de piano gratté qui semblent ne jamais vouloir s’arrêter… et jouées par un instrument apparemment inconnu.
Dewolf me dit qu’il adore. En riant, je lui réponds que moi aussi, mais que ça fait un peu “vieil effet” (vous pouvez l’écouter dans le player ci à côté).
Le Couperet de l’Audimat
Le 1er épisode s’intitule “Le Silence du Scarabée”.
La diffusion sur France 2 se passe bien, Big Brother Audimat est “bon” !
Champagne (on s’en fout, on l’avait bu avant, au cas où précisément il ne serait pas bon !).
Conclusion : il y aura une suite !!
Mieux encore, c’est Dewolf qui, venu “pour en faire un”, fera les 2 suivants.
Et moi aussi donc ! Champagne encore !
Le Retour du Vieil Effet
Pour les épisodes 2 et 3, avec les 2 Patrick, on décide de faire des nouveaux thèmes en plus des anciens. Dewolf me laisse beaucoup de liberté à ce sujet.
Un jour toutefois, il me dit : tu sais, le petit effet que t’avais trouvé, c’était vachement bien.
“Ah oui, le vieil effet ! Un peu plus tard, je suis chez moi en train de chercher ce que je vais faire, et je réécoute toutes les musiques de l’épisode 1. Voilà que je tombe sur le vieil effet ! Et d’un coup me vient l’idée : je vais partir de ce truc pour construire plusieurs nouveaux thèmes. Ce gimmick sera l’élément de liaison !
Je trouve un tronçon de vieil effet bien cadencé et je le boucle de 3 manières différentes : sur 3 temps, sur 4 temps et sur 6 temps. Les tempos sont différents, mais toutes les versions s’enchaîneront grâce aux trois notes magiques.
Merci le vieil effet (et merci Dewolf d’avoir insisté ) ! On retourne donc aux studios Soft-ADS-Tex Avril de Philippe, et je fais venir deux autres acolytes : Alain Verderosa (basse et contrebasse) et Antoine Essertier qui nous offrira quelques belles parties de Telecaster… Les 3 thèmes s’intitulent Malville, à cause du film je suppose, je ne sais plus qui a trouvé ça (il faut se méfier des noms qu’on donne, ils restent très souvent, même quand on pense qu’ils sont provisoires…).
Les épisodes 2 et 3 s’intitulent “Nature Morte” et “Double Spirale”. Les thèmes “Malville” sont complètement imbriqués dans les thèmes initiaux (gros boulot d’entrecroisements multipistes, en Digital Performer, puis en Pro Tools), mais ils sont devenus le coeur de la musique de la série. Et le vieil effet, le gimmick principal !
Une vedette quoi. Quand je pense d’où on l’a sorti ! On est peu de choses.
Du Piano Solo !
Les épisodes 4 et 5 se profilent (c’est de circonstance). Dewolf va en faire “encore 2”.
Et moi aussi ! Je suis dans les Cévennes en train de travailler sur un film cinéma.
Je propose des thèmes, et j’ai besoin du son d’un vrai piano. Alors je vais faire quelques prises au beau studio Recall de Philippe Gaillot, à Pompignan, à 1/2 heure de route.
Un Steinway Grand Concert posé sur un plateau de 150 m2, ça le fait !
En ce qui concerne Crimes en Série, personne ne m’a rien demandé, je n’ai à vrai dire encore rien signé. Mais Dewolf m’a souvent dit qu’il adorait les thèmes au piano solo.
Et j’ai quelques idées pour faire évoluer les anciens thèmes. Et puis j’aime tellement ça !
Alors on y va. J’en enregistrerai tant que, aujourd’hui encore, j’en retrouve qui n’ont jamais été utilisés !
Les épisodes 4 et 5 s’appellent “Variations mortelles” et “Histoires d’Amour” (avec un excellent Jean-Pierre Cassel). Ils bénificieront beaucoup de ces nouveaux thèmes, combinés aux précédents. ça commence à être riche, d’autant qu’on repart la plupart du temps des pistes séparées, et on remixe. Vu ce qu’on peut faire au mix (surtout certains, n’est-ce-pas Philippe Avril?), on arrive à des résultats toujours très nouveaux. On ne conserve que la récurrence de thèmes dont la forme est en perpétuel mouvement. Personne ne s’en est plaint (même ceux qui viennent pas en studio, c’est dire !). En passant, et tentant de répondre à une attente de Pascal Légitimus sur le générique, j’y ai ajouté une mélodie…
Dans la foulée, allez, on fera l’épisode 6, “Le Disciple”, pour lequel on puisera dans toute cette matière, en repartant toujours de 40 ou 50 pistes séparées et en remixant le tout !
Le Voyeur & La Pécheresse
Pendant que les fusions, absorptions, rachats, compressions dégraissages et autres plans sociaux (c’est pas des bons plans) battent leur plein dans le formidable paysage des entreprises qui gravitent autour de nous (mieux vaut voir les choses comme ça ), notre petite série continue sa route : on attaque les n° 7 et 8 !
Il nous faut du nouveau, et Altynaï vient justement de récupérer d’intéressantes matières issues de longs enregistrements réalisés pour un film produit par des escrocs (ça se terminera par un procès qu’on gagnera en appel… je pourrais les citer, mais je ne ferai pas ce plaisir à tous les pourvoyeurs actuels d’idéologies délatrices).
Ce qui est incroyable, c’est que certains de ces thèmes ont l’air d’être taillés sur mesure pour les nouveaux épisodes !
LE VOYEUR Special Music Edit
“Le Voyeur” utilisera un thème piano solo très particulier, “Hypno”, qui utilise abondamment les basses du Steinway Grand Concert loué pour la circonstance et enregistré à Guillaume Tell par Didier Lizé.
“La Pécheresse” utilisera “Schyzo”, un thème concocté avec les instruments de Thomas Bloch (Cristal Baschet et Glassharmonica, son site est dans nos liens), ceux de Joël Grare (percussions chinoises, indiennes, birmanes… cloches, cajon, etc…) et quelques instruments que je jouerai moi-même, comme d’habitude (je ne vais quand même pas me supprimer ce plaisir, ou bien ?). À noter que, voulant une harpe qui fasse des trucs “déstructurés”, j’ai décidé d’en jouer moi-même, ce qui ne fut pas une mince affaire vu que je n’avais même jamais posé mes doigts sur cet instruments. J’ai même trouvé que c’était plus facile en s’asseyant du mauvais côté de la harpe !
Un épisode Belge
Contrat de co-production avec la RTBF oblige, un épisode devait être réalisé par un réalisateur belge et produit à Bruxelles. Ce sera Pierre Joassin et l’épisode s’intitule “Face à Face”. Autre fait notable : l’inspecteur Berthier (Légitimus) n’a pas son équipe habituelle : pas de Denart, de Pimprenelle ni de Frankenstein !
À la place il trouvera un épouvantable Patrick Catalifo (excellent).
Pour ma part, je décide de reprendre la matière des 6 premiers et d’y adjoindre de la matière symphonique nouvelle, puisée dans la collection Symphonic Adventure (est-ce utile de préciser pourquoi ?). Le résultat est beaucoup moins thématique, beaucoup plus morcelé et beaucoup plus… théâtral. L’épisode est réussi.
Il est aussi plus violent et plus insoutenable que les autres.
Surtout parce qu’il y a beaucoup moins de scènes de comédie pour décompresser…
Musicalement parlant, je découvre d’autres aspects des mêmes thèmes et c’est plutôt… plaisant !
Un épisode Blanc et Noir
Blanc pour moi : c’est Dominique Légitimus qui fait la musique de ce film, réalisé par son frère Pascal ! Noir, parce que “Noirs Destins”, c’est son titre, y parle d’une façon pas malhabile de ce que les ethnologues (sales bêtes) appellent “le problème de la négritude”. À part ça, à contrario de Face à Face, ce film est plus léger, plus axé sur la comédie. Il se déroule à Lisbonne.
Musicalement, le travail de Dominique est bon, avec des guitares aux accents cap-verdiens. Les Légitimus brothers ont gardé mon générique et quelques autres bricoles. Voilà.
De l’Asphalte pour Maxime & Brad !
Je retrouve mon Dewolf pour l’ultime épisode (n° 11) intitulé “Asphalte Rouge”, tourné à Lisbonne.
Ambiance complètement nouvelle, rythme différent, photo différente, comédiens qui ne jouent plus de la même façon… il fallait faire une musique nouvelle !
Je décidai d’attraper mes deux nouveaux complices : Maxime Zampieri (batterie) et Bradney Scott (Contrebasse), deux musiciens qui… déboulent grave !
Comme on devait aussi faire des thèmes pour LPS, on a bloqué le studio Recall pendant 2 jours (on a aussi fait les thèmes de “l’Ultime Particule”, le tout filmé par Mic Andrieu… y’avait de la bonne énergie dans l’air !) Beaucoup de prises live en trio. Un régal !
Comme souvent dans ces cas là, c’étaient souvent les premières les meilleures.
On finira le boulot chez Philippe Avril, en ajoutant des sax et des accordéons “trashés” (Denis Guivarc’h et Or Solomon, présentés par Maxime).
Snif. C’était le dernier épisode.
À bientôt !